• L'heure est grave.
    Je deviens complètement dingo. Mais vraiment folle dingue ! Ce que j'ai vécu ce matin ne s'était jamais produit jusqu'ici, je n'avais jamais ressenti cette vague voix qui te dit "tu es folle, ma parole !".
    Ce matin, en arrivant au lycée et pendant TOUTE la matinée, je n'ai cessé de stresser. Pourquoi ? (C'est là que ça devient inquiétant). Parce que (tenez vous bien) j'avais l'impression que je croyais que j'avais des abdos alors que je n'en avais pas ! C'est VRAIMENT bizarre comme sensation. Un gros bug dans le cerveau. Pendant ces quelques heures je n'ai cessé de tâter mon ventre pour vérifier si j'avais bien les dits-muscles et si je me trompais ou pas. J'ai questionné toutes mes amies "est-ce que j'ai des abdos ou pas ?" qui m'ont prise pour une folle (à raison !).
    Mais c'était vraiment affreux ! Heureusement l'impression est partie lorsqu'à l'unanimité on m'a répondu que oui, j'avais vraiment des abdos.
    Quoi que là, rien qu'à y repenser, l'angoisse revient...
    L'heure est grave.
    Je deviens complètement dingo !


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  • Je crois que j'ai enfin trouvé la clef de tout.
    Tout, c'est-à-dire mon handicap des sentiments, ces problèmes avec la gente masculine...
    Tout y est lié j'en suis sure. Mais j'oublie de dire de quoi je parle.
    Et bien voilà, j'ai eu une révélation en lisant Phosphore dans ma cuisine. J'ai un problème avec mon père. Non pas qu'il soit un père indigne, ou complètement absent. Non, je ne sais pas... Je me rappelle une fois où je suis allée chez la psy, elle a commencé à me parler de lui et... je me suis effondrée en sanglots.
    Je n'étalerai pas ici mes pensées profondes et ma vie personnelle mais voilà, j'avais besoin d'en écrire un peu. Et puis tout ça c'est la cause de mon besoin incessant de présence masculine, mais aussi la cause de mes sentiments toujours incertains, parce que quelquepart il me manque, et parce que je n'arrive pas, n'ayant pas assez d'amour de sa part, à aimer moi-même.
    Enfin, je voudrais quand meme faire comprendre que je ne lui reproche rien. Je l'aime, mon Daddy.


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  • Une jolie lettre d'amour de Denis Diderot à Sophie Volland sa maîtresse...


    10 juin 1759

    J'écris sans voir. Je suis venu. Je voulais vous
    baiser la main et m'en retourner. Je m'en retournerai sans cette
    récompense. Mais ne serai-je pas assez récompensé si je vous ai montré
    combien je vous aime. Il est neuf heures. Je vous écris que je vous
    aime, je veux du moins vous l'écrire ; mais je ne sais si la plume se
    prête à mon désir. Ne viendrez-vous point pour que je vous le dise et
    que je m'enfuie ? Adieu, ma Sophie, bonsoir. Votre coeur ne vous dit
    donc pas que je suis ici. Voilà la première fois que j'écris dans les
    ténèbres. Cette situation devrait m'inspirer des choses bien tendres.
    Je n'en éprouve qu'une, c'est que je ne saurais sortir d'ici. L'espoir
    de vous voir un moment me retient, et je continue de vous parler, sans
    savoir si je forme des caractères. Partout où il n'y aura rien, lisez
    que je vous aime
    .

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  • Elle a de ces lumières au fond des yeux

    Qui rendent aveugles ou amoureux

    Elle a des gestes de parfum

    Qui rendent bête ou rendent chien

    Et si lointaine dans son cœur

    Pour moi c'est sûr, elle est d'ailleurs



    Elle a de ces manières de ne rien dire

    Qui parlent au bout des souvenirs

    Cette manière de traverser

    Quand elle s'en va chez le boucher

    Quand elle arrive à ma hauteur

    Pour moi c'est sûr, elle est d'ailleurs



    Et moi je suis tombé en esclavage

    De ce sourire, de ce visage

    Et je lui dis emmène moi

    Et moi je suis prêt à tous les sillages

    Vers d'autres lieux, d'autres rivages

    Mais elle passe et ne répond pas

    Les mots pour elle sont sans valeur

    Pour moi c'est sûr, elle est d'ailleurs



    Elle a de ces longues mains de dentellière

    A damner l'âme d'un Werner

    Cette silhouette vénitienne

    Quand elle se penche à ses persiennes

    Ce geste je le sais par cœur

    Pour moi c'est sûr, elle est d'ailleurs



    Et moi je suis tombé en esclavage

    De ce sourire, de ce visage

    Et je lui dis emmène moi

    Et moi je suis prêt à tous les sillages

    Vers d'autres lieux, d'autres rivages

    Mais elle passe et ne répond pas

    L'amour pour elle est sans valeur

    Pour moi c'est sûr, elle est d'ailleurs



    Et moi je suis tombé en esclavage

    De ce sourire, de ce visage

    Et je lui dis emmène moi

    Et moi je suis prêt à tous les sillages

    Vers d'autres lieux, d'autres rivages

    Mais elle passe et ne répond pas


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  • Marquée par ce tableau lors de mon voyage en Hollande cet été, j'ai décidé dernièrement d'imaginer les pensées de la Laitière... Les voici pour vous.


    Les
    pensées de la Laitière











    Nous
    sommes au mois de mai.



    Tandis
    que je prépare le beurre et la crème que l'on m'a
    commandé de faire, la lumière du printemps filtre à
    travers les carreaux en verre épais de la fenêtre.







    Je
    suis seule dans la pièce. Pour une fois Maître Van Huys
    ne m'observe pas avec ses yeux porcins et méchants, avides des
    fautes que je pourrais faire. Tout cela est exceptionnel : la femme
    Van Huys accouche de son huitième enfant,. On m'a donc confié
    la tâche du beurre et de la crème dont Marina s'occupe
    habituellement, car celle-ci a été appelée pour
    procéder à l'accouchement de Madame.







    Cette
    pièce est ma préférée. C'est la seule qui
    soit éclairée ainsi, de sorte que c'est celle où
    l'on peut travailler le plus longtemps sans chandelle le soir. Elle
    est plutôt sobre, mais ce qui la rend agréable à
    mes yeux, c'est cette petite frise de carreaux en faïence de
    Delft que Maître Van Huys a fait poser ici dans sa maison
    d'Amsterdam. Le premier jour, lorsque je suis arrivée chez les
    Van Huys il y a quelques années, en passant par cette pièce,
    je me suis arrêtée près d'une heure pour observer
    un à un les petits personnages des carreaux. J'ai été
    découverte par Van Huys, et ce jour-là j'ai échappé
    de grande justesse au renvoi. Heureusement que Marieke est intervenue
    en ma faveur. La gentille petite, elle m'avait déjà
    adoptée.







    Marieke
    est la petite Van Huys que je préfère. La seule qui
    daigne me parler normalement. Les autres soeurs sont des créatures
    imbues d'elles-même et froides. Quant à l'aîné,
    il ne pense qu'à courir les jupons. Marieke, elle, a un
    sourire d'ange et un coeur d'or. Lorsque je prépare le pain
    pour les Van Huys, je lui fabrique toujours secrètement une
    petite brioche. Cela lui fait tellement plaisir !







    La
    lumière rougit déjà à travers les
    carreaux. J'ai préparé des morceaux de pain pour
    chacun. J'entends des voix qui s'animent et qui approchent de la
    pièce où je me trouve. La porte vient de s'ouvrir,
    quelqu'un m'observe. On se cache derrière la table, c'est
    Marieke j'en suis sûre.



    Je
    lui verse un verre de lait en silence et j'écoute son rire
    étouffé raisonner sur les murs blancs.












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