En repensant à Sartre et sa vie, je me suis rendue compte qu'aujourd'hui, plus personne n'était réellement engagé dans quoi que ce soit. Je veux dire engagé entièrement, corps et âme, dans une cause.
A partir de l'après-guerre, le monde s'est enflammé et s'est engagé dans des combats pour sa liberté au lendemain du joug nazi. Même si, en France, il s'agissait beaucoup d'engagements communistes et que sur ce point tout le monde s'était fourré le doigt dans l'oeil, je ne peux que constater que cette époque de dynamique intellectuelle s'est évanouie.
Le temps révolutionnaire des vieux est passé. La génération qui a la trentaine ne sait pas trop où se placer. Quant à ma génération, la nouvelle, elle est désabusée, elle ne croit plus aux contes de fées. Le temps de la foi en un idéal est passé. Je dis ça en m'incluant bien sûr parmi cette génération.
J'étais désolée de remarquer que j'étais vraiment blasée. Pour moi, l'écologisme, c'est presque voué à l'échec, la défense des animaux, je ne vois même pas à quoi ça sert, la défense des droits de l'homme, c'est utopique, la politique, c'est hypocrite, et j'en passe.
Je ne trouve plus de passion, plus de cause qui m'enserre le coeur et me fasse bouger, dans cette société.
J'accepte la société, je la critique à peine, je suis comme endormie.
La mondialisation, je trouve ça bien, les délocalisations ne m'émeuvent pas plus que ça, la pauvreté, j'ai l'impression de ne rien pouvoir y faire. Et je suis tellement habituée aux problèmes écologiques que je n'ai aucun soupçon de remords quand je prends deux grands bains par jour.
J'ai honte, comment peut-on être aussi passif ? Je ne sais pas si c'est moi ou le nouveau syndrome de la déprime des Français.
Mais j'ai besoin de croire en quelque chose.
Pitié, que quelqu'un me dise en quoi.
Ne t'inquiètes pas, la 3e guerre mondiale qui gronde redonnera de la motivation a note jeune génération. En tant que seul survivants a venir, je suis heureux d'avoir a refaire l'humanité avec toi ^^