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Par Newpetitpois le 19 Novembre 2005 à 10:03Marquée par ce tableau lors de mon voyage en Hollande cet été, j'ai décidé dernièrement d'imaginer les pensées de la Laitière... Les voici pour vous.
Les
pensées de la Laitière
Nous
sommes au mois de mai.
Tandis
que je prépare le beurre et la crème que l'on m'a
commandé de faire, la lumière du printemps filtre à
travers les carreaux en verre épais de la fenêtre.
Je
suis seule dans la pièce. Pour une fois Maître Van Huys
ne m'observe pas avec ses yeux porcins et méchants, avides des
fautes que je pourrais faire. Tout cela est exceptionnel : la femme
Van Huys accouche de son huitième enfant,. On m'a donc confié
la tâche du beurre et de la crème dont Marina s'occupe
habituellement, car celle-ci a été appelée pour
procéder à l'accouchement de Madame.
Cette
pièce est ma préférée. C'est la seule qui
soit éclairée ainsi, de sorte que c'est celle où
l'on peut travailler le plus longtemps sans chandelle le soir. Elle
est plutôt sobre, mais ce qui la rend agréable à
mes yeux, c'est cette petite frise de carreaux en faïence de
Delft que Maître Van Huys a fait poser ici dans sa maison
d'Amsterdam. Le premier jour, lorsque je suis arrivée chez les
Van Huys il y a quelques années, en passant par cette pièce,
je me suis arrêtée près d'une heure pour observer
un à un les petits personnages des carreaux. J'ai été
découverte par Van Huys, et ce jour-là j'ai échappé
de grande justesse au renvoi. Heureusement que Marieke est intervenue
en ma faveur. La gentille petite, elle m'avait déjà
adoptée.
Marieke
est la petite Van Huys que je préfère. La seule qui
daigne me parler normalement. Les autres soeurs sont des créatures
imbues d'elles-même et froides. Quant à l'aîné,
il ne pense qu'à courir les jupons. Marieke, elle, a un
sourire d'ange et un coeur d'or. Lorsque je prépare le pain
pour les Van Huys, je lui fabrique toujours secrètement une
petite brioche. Cela lui fait tellement plaisir !
La
lumière rougit déjà à travers les
carreaux. J'ai préparé des morceaux de pain pour
chacun. J'entends des voix qui s'animent et qui approchent de la
pièce où je me trouve. La porte vient de s'ouvrir,
quelqu'un m'observe. On se cache derrière la table, c'est
Marieke j'en suis sûre.
Je
lui verse un verre de lait en silence et j'écoute son rire
étouffé raisonner sur les murs blancs.
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Par Newpetitpois le 17 Novembre 2005 à 21:10C'est décidé.
Bi-licence histoire anglais, école de journalisme.
Je serai journaliste ou je ne serai pas.
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Par Newpetitpois le 16 Novembre 2005 à 18:44
La
chronique de Victoria PetitpoisLe
Retour des Aristos
C'est
officiel : les aristos remontent en flèche cet hiver.
Courronnes, bijoux et particules, la noblesse s'installe dans nos
vies d'hommes et de femmes lambdas.
La fascination pour les
familles royales a de tous temps existé, elle est d'ailleurs
toujours très présente dans les pays où la
monarchie parlementaire a encore cours, comme la Belgique ou
l'Espagne. Nous, en France, on l'avait, cette fascination, mais
secrètement jusqu'à aujourd'hui, parce que forcément
après avoir fait exécuter notre roi Louis XVI en 1793,
on aurait eu l'air malin.Mais
voilà que cet attrait repointe le bout de son nez. Et le côté
aristo, maintenant, c'est accessible à tout le monde, parce
qu'on ne le prend pas au sérieux (en admettant que Stéphane
Bern est the exception). Alors on arbore avec fierté
des bijoux en forme de courronne, de la porcelaine délicate,
des cuillères en argent ou des T-shirts à l'effigie
d'Elizabeth II d'Angleterre. So British. On va voir des films
comme Palais Royal ! De Valérie Lemercier, pour
s'informer sur le sujet en s'amusant. On regarde même à
nouveau les Aristochats, parce que mine de rien, les leçons de
Duchesse pour ses enfants Marie, Berlioz et Toulouse, ça peut
toujours servir. Et avec tout ça, on ressemble presque à
une vraie noble au sang bleu. Et on n'est même plus surprise
quand on apprend que les gens qui s'appellent Gonzague de Cussac, ça
existe. (Si, si, ça existe...)
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Par Newpetitpois le 14 Novembre 2005 à 19:31
Chouette, le 24 Novembre c'est Thanksgiving.
Thanksgiving, c'est une légende américaine. C'est l'histoire d'un groupe de colons anglais qui, arrivés sur la terre américaine, ne savaient pas vraiment comment se nourrir dans ces environs sauvages. Mais heureusement, une troupe d'indiens vivait tout près de leur endroit de débarquement. Donc ce soir là , les Indiens ont attrapé une dinde (animal que les Anglais ne connaissaient pas) pour faire à manger à leurs hôtes.
C'est la fête de la fraternité et de la reconnaissance, et le 24 Novembre dans les familles américaines on mange de la dinde avec des sweet potatoes ou patates douces avec des morceaux de marshmallow dedans.
Ce weekend on va acheter plein de trucs dans une épicerie américaine et on va fêter ça comme il faut, c'est trop chouette !
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Par Newpetitpois le 13 Novembre 2005 à 16:43
"Ne me dis pas, calme-toi ! Je n'ai aucune raison de me calmer, si tu veux me rendre fou, dis-moi, calme-toi ! Calme-toi
est la pire chose qu'on peut dire à quelqu'un qui a perdu son calme ! Je ne suis pas comme vous,
je ne veux pas être une référence, je ne veux pas exister par moi-même, je veux être votre ami Yvan le farfadet !
Yvan le farfadet..."
Extrait d'Art de Yasmina Reza. Réplique de Yvan.
J'adore cette pièce. Une telle modernité, un tel humour, une telle originalité. Et puis Fabrice Lucchini, et sa voix aigue. Pierre Vaneck et sa présence. Pierre Arditi et sa nervosité. Et puis Yasmina Reza qui signe là un texte tendre, source de réflexions. Et puis le tableau que l'on finit par adorer. Ce tableau blanc sur fond blanc.
Et puis la fin, une vraie merveille...
"Yvan, tu n'as pas de consistance. Tu es un être hybride et flasque."
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