Juste un petit message (j'allais commencer à écrire en anglais, c'est fou comme on prend vite le pli) pour vous dire que tout va bien, que ça fait plaisir de voir ma famille et en particulier mon Papido, que le temps est plutôt agréable, que je suis contente de parler anglais, que tout le monde est adorable, qu'on bouffe tout le temps, que je n'ai absolument pas souffert du décalage horaire puisque dès la première nuit j'étais dans les bons horaires, et que j'ai acheté pas mal de choses et notamment ce tshirt dont le message - assez hilarant - brille dans le noir, et que je vous retransmets ici parce qu'il m'a fait beaucoup rire : il est accompagné d'un dessin d'un petit diable portant un plateau de biscuits, et ça dit :

"Come to the dark side...
We have cookies !"

A bientôt,
Vic.

Ca m'a pris comme ça.
J'ai eu envie d'écouter du Elvis.
Je vous mets les paroles, ainsi qu'un dessin gribouillé dans mon Zap Book.

Well, since my baby left me,
I found a new place to dwell.
It's down at the end of lonely street
at Heartbreak Hotel.

You make me so lonely baby,
I get so lonely,
I get so lonely I could die.

And although it's always crowded,
you still can find some room.
Where broken hearted lovers
do cry away their gloom.

You make me so lonely baby,
I get so lonely,
I get so lonely I could die.

Well, the Bell hop's tears keep flowin',
and the desk clerk's dressed in black.
Well they been so long on lonely street
They ain't ever gonna look back.

You make me so lonely baby,
I get so lonely,
I get so lonely I could die.

Hey now, if your baby leaves you,
and you got a tale to tell.
Just take a walk down lonely street
to Heartbreak Hotel.

 

Pour cause de non-possibilité de fonctionnalité manifeste du portable, je suis seule.
J'écoute de la musique dans mon mp3 vu qu'évidemment mon ordi a encore des problèmes de son.
Et je me dis les choses suivantes :

-C'est fou, les Beatles, leurs paroles étaient parfois trop simples, trop débiles si on les met en français. Mais curieusement en anglais ça fait super bien.
-J'aime tous les succès de Duke Ellington, tous les standards d'Oscar Peterson.
-J'ai soif.
-J'ai mal à la gorge.
-Il fait froid.
-J'ai peur, je suis recroquevillée sur mon lit, j'aime pas trop trop.
-Ces chaussures n'exhalent pas une odeur des plus raffinées.
-Pourquoi pendant tout ce temps je n'avais rien vu ? Il était vraiment triste pendant tout ce temps.
-Oh non je change de chanson ça va me faire pleurer.
-Je vais pas aller chez ma copine. Elles se bourreront la gueule sans moi, tant pis.
-FBI ce soir à la télé, mouais, de toute façon j'ai pas le choix, ma mère ne peut pas se passer de Jack (c'est le chef).
-Jack-Jack, c'est un drôle de nom, mais il parait qu'à l'époque des Lumières, la plupart des paysans s'appelaient Jacques, ou bien tout seul, ou bien parfois avec pour nom de famille Jacques aussi. Ce qui donne comme nom, pour Jacques le Fataliste, Jacques Jacques. Comme quoi Disney n'a pas tout inventé.
-Pas sûre que ce soit Disney.
-J'aimerais bien savoir faire les poupées de laine. Florine m'a montré comment faire, et elle m'a offert la poupée qui est super mignonne. Moi j'ai fait un pompon jaune, moche.
-Pas sûre que ça s'écrive pompon. Pompom ? Ponpon ?
-Putain, c'est toujours les mêmes chansons dans ce mp3.
-Take a look at my girlfriend, cause she's the only one i got. Putain j'adore cette chanson.
-They gotta have 'em in Texas, cause everyone's a millionnaire. Oui ok j'arrête cette chanson.
-Mon portable vibre ! Ah, ce n'est pas lui.
-Nan, ça ne peut pas continuer comme ça !!!
-stooooooooooooooooooooooooooooooooooop.
-Je n'ai jamais su me servir d'un revolver.
-Bon ça fait chier ces tirets.

Comme vous le voyez, je n'ai pas une vie des plus passionnantes.

 

Parce que la lecture est la plus belle des évasions... 

Avec ce printemps qui revient doucement, j'ai des envies d'être hippie.
Être un peu altermondialiste, prôner l'amour, la liberté, aimer de la bonne musique. Porter des fleurs, des tissus naturels, avoir les cheveux très longs et m'en foutre si c'est moche. Militer contre la guerre du Vietnam.
Mais j'aurais fait une hippie de pacotille. La drogue m'aurait fait peur, les flics aussi. Je suis trop trouillarde.
Au lieu de ça, de toute façon, je me retrouve comme une jeune fille rangée dans un lycée catholique, bonne élève et plutôt gentille de surcroît.
Il ne me reste plus que les livres, les images, les musiques, les vieux habits de ma mère pour me rappeler que cette époque a existé.
Je ne serai peut-être jamais rebelle parce que je ne l'oserai jamais. Je suis rangée, ça me colle à la peau.
Peut-être que c'est mieux ainsi, pour mon avenir je veux dire.
Mais sans doute regretterai-je toute ma vie de n'avoir pas su dire non, au moins une fois.